Canicule

Publié le par mdemion


Canicule

 

                    

                      Mes déserts se fissurent 

                     Sous d’anciennes blessures.

                     Le sable se résout

      Aux rêves les plus fous.

 

 

Je me souviens du temps

  Où la mer et le vent

Venaient battre les plages

Les tempêtes d’alors s’époumonaient de rage.

 

 

Les yeux mouillés de larmes

Mon sang de feu en flammes

Rougissait les granites

Ma vie prenait la fuite.

 

 

  Alors tu es venue, fille aux écumes blanches

Et mes mains s’arrondissent

Sur le berceau des hanches

 

Les draps mouillés du lit amoncellent

Les plis des étreintes et des fièvres.

Dans la chambre, une odeur de genièvre.

 

 

Oh silence étincelle

Le feu en gerbe grêle

Irradie tes cheveux

En ombre camaïeux

La courbe de ton cou

Rend mes baisers jaloux

Du grain de peau si doux

Jacassant à ton cou.

 

 

L’arrondi des épaules

Comme branches de saule

  Les caresses du vent

S’y  emmêlent longtemps

 

 

 

 

Silhouette églantine

  Parfum de violette

     Flagrance odeur marine   

                        Tremblante alouette   

 

               Sang et fureur mêles pour des bois de justice

              Dressés au beau  milieu des fougères et des lices

              Tes mains telles des oiseaux retiennent leurs envols

                    Se raccrochant aux rêves aux pensées les plus fols

                   La mousse des cheveux comme chevaux sauvages

Invente des princesses des princes et des pages

Des forteresses glauques des cavaliers en armes

Des foules révoltées où s’insurgent les femmes

Mon cauchemar s’éveillait fauve tremblant de rage

La houle s’enfiévrait pour un nouveau naufrage

J’ai vu fleurir alors sur les lèvres mutines

Le rut des blés levés lorsque le vent fulmine

Il tremble d’épouvante aux chaleurs profondes

Bouscule les chemins d’humeurs vagabondes

J’ai vu ton corps s’ouvrir fleur bleue sous la lune

La roideur de tes seins a la saveur des prunes

Chipées, heureux larcin embaumant ma mémoire

Torrent, calme ruisseau où la nuit je viens boire.

 

 

 

 

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