La fin du chemin provisoire

Publié le par mdemion

 

La fin du chemin provisoire.

 

Les jours se comptent.

Les heures défilent comme les grains d'un chapelet.

La fin du voyage.

Pour bientôt.

La fin aussi d'un compagnonnage pour Jean, pour moi. 330 jours ensemble, 24 heures sur 24. Un long parcours de vie, un bon et magnifique parcours. Lui continue vers des îles dont la couleur fait battre le cœur.

Que nous sommes différents! Et c'est ces différences qui m'ont enrichies dans les multiples débats émaillant le voyage. Nos controverses portaient sur l'essentiel: Le sens de la vie, l'engagement, le don aux autres, la colère devant la pauvreté, les remèdes à apporter.

Sans heurts, dans le respect de l'autre.

Je souhaite à beaucoup d'avoir ce compagnon là.

Nous avons eu aussi, les mêmes émerveillements devant la beauté de la terre, le souffle coupé face à des paysages indescriptibles, le souffle court sur les chemins d'altitude.

Il y eut des rencontres, le choc des rencontres avec des hommes et des femmes croustillants comme la croûte des meilleurs pains. Des gens de tous âges de toutes conditions qui nous ont fait comprendre mieux la vie, les colères légitimes, les rages et les bonheurs.

Dans quelques heures, je prendrai le chemin du retour.

Différent.

Et puis, je te dis:

Sans toi, Jean, je n'aurai pu faire ce voyage.

Sans flagorneries, Je te dis merci, grandement.

Bonne route à toi, sur les chemins du monde car tu vas continuer la quête.

Pèlerin à la recherche de la spiritualité la plus exigeante, tu feras l'absolue rencontre.

Je le sais.

 

Pour moi.

Au bout du compte...

Un long voyage, une petite vision du monde.

Que dire pour éviter les généralités?

 

La natalité galopante est un problème irrésolu. Tout en découle, le réchauffement du climat, les pénuries qui sont déjà là et les pénuries à venir.

L'insouciance des hommes, la croyance en une perpétuelle croissance, les pauvres toujours plus pauvres et les riches toujours plus riches une fatalité?

Les pays riches s'engraissent, ce mot n'est pas à prendre au figuré! La goinfrerie de sauces et de hamburgers modifie imperceptiblement la géographie du monde. Dans les pays qui croulent sous la mangeaille, les silhouettes humaines deviennent grotesques, attention, je ne parle pas des kilos superflus mais de ces monstres graisseux ayant un tonnage hors de proportions avec la taille. MACDO, KFC, COCA COLA, font œuvre de destruction et c'est peut être tant mieux!

En Australie, les pionniers n'existent plus face au kilo des steaks, La Nouvelle Zélande, comme la Polynésie sont touchée, et les États Unis...

Ces pays n'arrivent plus à équilibrer naissances et décès.

La mondialisation de la mal bouffe est en marche tandis que les yeux aiguisés les pauvres regardent avec envie la nouvelle géométrie corporelle des pays nantis.

Et si les prochaines destructions massives étaient liées au sur poids?

Une absurdité?

L'alcoolisme fait déjà des ravages dans de nombreux pays, la durée de vie des hommes en est particulièrement affectée, et la généralisation des défibrillateurs dans des pays où le besoin n'est pas réel est un signe.

On ne peux en vouloir aux pauvres de nous imiter pour se goinfrer de graisse.

 

Mon bagage d'imaginaire c'est enrichi de nombreuses cartes postales, une somme de rencontres à modifier mes points de vue, beaucoup d'évènements importants ont perdu leur importances, d'autres faits se sont gonflés d'enjeux.

 

La place, le nombre des églises et des religions enferment les gens dans une croyance magico-religieuse les éloignant du réel. Je n'ai rien contre la recherche d'un sens à la vie et à la mort, ni des dévotions qui veulent faire l'homme meilleur, mais lorsque par exemple, la poussière des statues mise sur la langue des enfants porte chance, le religieux devient de la magie.

 

Les sacs en plastique, une plaie généralisée, ils s'étalent dans les prés, s'accrochent aux fils aux barrières, ils prolifèrent en tas dans tous les recoins possibles. Ils deviennent herbes à brouter pour des animaux aux cotes apparentes. Ils tuent les tortues de mer grandes ou petites qui les confondent avec les méduses. Ils sont là pour mille ans et plus.

 

Quoi d'autres encore?

La corruption universelle, les gangs, les mafias qui tissent l'infernal marché de la mort. La pauvreté se transformant en misère, la soif de richesse devient une course sans fin.

Un monde malade et passionnant, un monde où des anonymes tentent de réparer l'irréparable et parfois y arrivent.

 

Mais, il y a la mer, les longues plaines et les montagnes, les fastueux couchers de soleil, la lune qui navigue dans l'océan du ciel, le salut clignotant des étoiles.

 

Et les femmes pleines et entières aux bras enveloppants de tendresse.

Et les hommes cherchant avec obstination des chemins de justice et d'équité.

J'essaierai de toutes mes forces d'être pour vous un frère de liberté.

 

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R
<br /> Fin (heureusement) provisoire...<br /> Merci Michel, pour ce bel hymne à l'amitié avec Jean et pour les réflexions sur l'évolution du monde.<br /> Nous avons suivi, quasiment au jour le jour, le récit coloré de vos découvertes et de vos états d'âme.<br /> Bien amicalement.<br /> <br /> <br />
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