Lumière.

Publié le par mdemion

 

 

La lumière est joyeuse ce matin.

 

 

Elle s'empiffre des dégradés en strates de la mer immobile. Elle fredonne sa joie sur les feuilles et les palmes frissonnant doucement au vent. Elle caresse la peau lisse du sable marqueté de traces d'humidité verte. Elle batifole comme une enfant autour des îles et des rochers. Elle me regarde bien en face pour changer ma couleur de peau. Elle s'insinue en tâches vibrantes dans les bosquets d'arbustes secs qui grimpent sur la colline. Elle chante la beauté de la terre.

Peu de paysages maritimes sont aussi apaisants. Le panorama semble sourire avec la même prévenance que les fidjiennes qui le sourire éclatant me disent: « boula en me croisant ».

Boula, bonjour, il se décline sur toutes les bouches. Je n'ai pu m'empêcher d'apprendre aux autochtones un facétieux boula zéro! Il se peut que des visiteurs francophones soient plus tard accueillis par un salut nouveau: Boula zéro!

La marée basse découvre de larges bancs de sable ou des oiseaux à la longue queue de plume noire et au ventre rouge vif sautillent puis soudain piquent du bec à la recherche d'un ver ou d'un minuscule crustacé.

Par le miracle d'un étonnant micro climat, les nuits sont agréablement fraiches, et dans la journée la brutalité du soleil est contrariée par un vent frais qui se glisse entre les arbres. Il n'a pas plu depuis deux mois sur cette petite île de Malolo et je me demande par quel miracle l'eau coule toujours en abondance des robinets.

Dans cet endroit un peu trop organisé, à mon goût, je devient mollasson et fainéant. Il y a la paillote restaurant, le coup de tam-tam du repas, les chandelles le soir, les attractions, et une ineffable gentillesse qui parfois me semble surfaite et apprise. Tout est fait pour vous faire oublier la réalité du monde. Je suis certainement injuste avec les efforts déployés pour rendre le séjour le plus agréable possible. Nous sommes tous prisonnier de notre passé et de nos préjugés, et bien évidemment je n'échappe pas à la règle!

De toutes façons cet endroit paradisiaque est à recommander à tous les amateurs d'un repos sans soucis.

Le coup de blues de ces derniers jours s'estompe, bien que l'objet restera gravé dans mon cœur d'une manière indélébile. Je me sais friable aux émotions et cela depuis longtemps. Je ne suis un soldat éfficace et en armure que pour le combat des autres ou pour une révoltante injustice, lorsque je suis concerné je redeviens le petit garçon timide et malhabile du temps jadis. Je sais qu'il n'en sera jamais autrement. C'est certainement pour prouver le contraire que je me suis souvent lancé dans des aventures peu banales.

La lumière se rit de mes humeurs et semble me dire passe à autre chose!

Demain nous rejoignons l'île principale Viti Levu pour une promenade en voiture devant nous conduire dans la capitale Suva ou nous devons passer la nuit.

 

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