Chengdu.

Publié le par mdemion

Chengdu.

L'aéroport de Pékin est glacé dans le matin. Le miroir des sols trouble les reflets et les ombres. La carcasse de métal laisse visible les tubulures étranges du squelette de la construction. J'ai l'impression d'être Jonasse dans sa baleine. L'architecture violemment futuriste danse sur un chant de mort. La mort pour un lieu de passage et d'embarquement. Il y a bien quelques commerces de luxe qui enveloppent l'ensemble d'une tonalité tapageuse et glacée mais les filles sur les affiches sont des sortes de déesse à la beauté inhumaine. Ni chair, ni sang, ni vie, pour ces modèles trop parfait annonçant parfum, voiture haut de gamme, ou joaillerie. Ici aussi, la force du paraître s'impose comme une référence ultime!

Pauvre bonheur ou la personnalité humaine, n'est plus que marchandises. Les ressorts de l'intelligence se cachent derrière une façade et un décors et la réussite s'appelle Rolex ou Dior.

Je me suis attardé devant les expositions d'un joailler dont je ne me souviens plus du nom. L'ancien prothésiste s'est amusé tristement des pièces se trouvant sur les présentoirs en se rappelant la réalité et le prix des métaux et des pierres.

Dans ma mémoire si une once d'or(28,6 grammes) a atteint un chiffre incroyable en 2009 aux environs de 50 euro le gramme, il n'y a pas là de quoi casser quatre pattes à un canard!

Quant à l'or j'en rappelle la composition: l'or jaune se compose de 80% d'or, de 10 % d'argent de 10 %de cuivre l'or rouge se compose de 45% d'or et de 55% de cuivre. L'or blanc est une escroquerie, il y a 20 % d'or et de 80 % d'argent et dans la plupart des cas, pas d'or mais du palladium!

Incroyable truquage des alliages, qui ne révèle que du toc¨!

Donc, le paraître avant la richesse et cela sur des codes fabriqués comme des hochets.

La réalité humaine disparaît devant la fausse richesse des objets de standing. En Chine comme ailleurs le poids de l'expérience, la sagesse face à la compétition perdent de l 'importance et le comble de l'absurde est atteint lorsque les tombeaux s'enveloppent de magnificence pour indiquer la puissance des os qu'ils protègent. Je pense au machin de Mao sur la gigantesque place.

Bon! Dans le désert glacé de tôles et d'acier ou j'attends l'avion, je secoue la tête avec un rien de pitié.

Le départ pour Chengdu est annoncé. La porte n'est pas la bonne et il faut attendre dix minutes supplémentaires avant de rejoindre l'appareil. Un vol sans histoire mais avec turbulences, puis un taxi pour rejoindre un autre repaire de routards dont je parlerai dans une prochaine chronique..

 

 

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