Arches Parc.

Publié le par mdemion

Le jardin du diable.

 

 

Se sentir écrasé.

Comme jamais.

L'homme est réduit à sa réelle dimension quand la nature fait feu de tous bois. Je devrais dire de toutes flèches. Le parc des arches vous tombe dessus d'un poids si lourd que la condition humaine se fait toute petite devant la violente exubérance des falaises et les monstrueuses collines déterrées de la gangue par la magie de l'eau.

Tout est grandiose.

Devant moi, une colline rouge torturée par le vent, s'est arrondie sur un socle droit et fort. A gauche une chandelle de pierre fractionnée en plusieurs éléments est un miracle d'équilibre.

Comme un sphinx immobile un échafaudage de blocs donne un sens à sa dégaine voulue par ses sculpteurs, le sable, le vent, et le froid.

Alors que des monts enneigés servent d'arrière plan à l'immense plateau tarabiscoté la brume se lève comme le rideau d'un théâtre.

C'est une brune profonde et glacée venue avec la nuit pour poser des perles de cristal sur les branches sèches, sur la hampe des graminées sauvages, sur les buissons d'argent des acacias tortueux.

Et nous avons pris le chemin de sable.

Délibérément, avec pour tous bagages de l'eau puisée à l'entrée du plateau des merveilles.

Loin, au bout de la forêt des rocs pétrifiés, dans la sauvagerie inimaginable des temps plus anciens que la mémoire.

Nous avons laissé derrière nous, les cirques mordorés ou murissent les falaises cristallines, les dards rocheux plantés droit dans la plaine semée d'argent ou parfois les buissons d'épineux deviennent bleu sous la lumière, la brume sombre et froide qui s'infiltre dans les talwegs avant de s'étaler sur les plaines devenues soudain étranges et inquiétantes, le soleil qui balbutie sa chaleur pris au piège de coulées de nuages spongieux, gris comme un mauvais présage.

Nous nous sommes engagés dans le dédale des canyons pour chercher les ponts que les convulsions de la roche ont su façonné au gré d'une fantaisie dont seule la nature connait la logique.

Le froid humide nous ait tombé dessus sans crier gare. Les sentes aménagées nous ont pris par la main pour nous conduire au bon endroit.

Et nous avons vu les étranges arches graciles qui jette leur tabliers de pierre pour des raisons obscures entre des piliers tarabiscotés.

Nous avons marché sur le sable mou d'un chemin annoncé comme difficile ou des dénivellations molles se heurtaient à des marches improvisées.

Au détour d'une flèche rocheuse, nous nous sommes heurtés à l'escalade d'un plan de granite trop lisse et trop haut. Une cuvette d'eau gelée servait de marche pied à la suite du parcours.

Nous avons bien tenté de traverser l'obstacle à coup de branches mortes et de reptations spongieuses pour les chaussures mais rien ni a fait...

Nous avons fait demi tour en laissant derrière nous des squelettes de branches noires et mortes pour patiner à nouveau dans le sable mou, le souffle court.

Nous sommes revenus à notre point de départ, fatigués et heureux.

Et nous avons fêté notre retour d'un casse croute pris sur une table froide en métal juste à l'entrée du jardin du diable.  

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